Souffle, siffle, et s’épuise, Grogne, grimace, et gronde, Tendu, têtu, arc-bouté, Le vieux Monde ne veut pas partir.
Celui qui doit venir, Je ne sais pas si je peux l’aimer. Il fait ses comptes mais ne conte pas, Il dit des histoires à dormir debout. Il ne me fait pas rêver.
Je vois sur ma page tâchée d’encre, Se dessiner mille et une nuits; J’ai des rêves au bout des doigts! Ô que viennent les Djinns! Vents Violents et Ouragans.
La tâche s’étale et s’étire, Le dessin rompt les amarres, La ligne s’envole et s’élance, Libérée.
Ô que viennent les Djinns! Vents violents et ouragans, Il nous reste des nuits à rêver, Il nous reste des pages à écrire, Malgré les jours navrants.
J’ai encore en moi des histoires à éveiller, à tisser dans la trame de mes rêves, à rêver sur le fil de mes dessins, à conter jusqu’au bout de la nuit, Malgré le jour navrant Qui va couper le fil.
Ô que viennent les Djinns! Vents violents et ouragans, Le dessin rompt mes amarres, Evadée.