Juin 2016 : Paris déborde

Oh! Paris! Paris, eau , eau, Paris, eau,

Paris dans la tourmente
PariSeine

Pas de sacre du printemps sur notre frêle épaule

Entre le fleuve ancien et le fleuve nouveau

Ne brillent ni paix ni rencontres des pôles

Paris mon beau Paris a l’espoir sous l’eau

Ce n’est plus pour un rêve d’aurore

Déposé aux toits de palais engloutis

Qu’aujourd’hui on perd le nord

Mais pour de biens piètres industries

Oh! Paris! Paris, eau , eau, Paris, eau

Paris est un rêve qu’on fait à ses bords

Pas dans ses veines, où coule la seine

Et où passent les semaines et les peines

Laissées, lavées, dans l’oubli de l’eau qui dort

On voudrait parler d’orages, d’ouragans, de folie

D’un cœur qui s’écœure d’étranges lueurs

Mais voilà aujourd’hui, les toits de Paris

Sous la pluie ne suintent que l’ennui

Restent ceux qui demeurent

Quand tout est gris sous la longue pluie

La Paris Sirène
La Paris Sirène

Oh! Paris! Paris, eau , eau, Paris, eau,

La seine ne se la coule plus vraiment douce

Paris est mis au pas, au pas de course

Beaucoup de transports et plus de transport

L’intérêt général contre le cours de bourse

Conciliabules conciliations contorsions rétorsions

Manifestations mobilisations radicalisations

Actions contre actions ébullition transformations

Déresponsabilisation opposition accusations Inondations

Mais la Seine s’élance et s’en balance

Voilà qu’elle ouvre les bras et lance

L’ordre du désordre aux affluents

Qui se joignent aux débordements

Alerte, l’Yvette sort de son lit

Qui l’eût cru en crue cette souris

Sonnée, l’Essonne sous les eaux

Ne fait pas un beau tableau

Tourne tourne, la goutte d’eau

Ne fait plus un beau rondeau

Oh! Paris! Paris, eau , eau, Paris, eau,

Mais la seine, la seine, celle que j’aime,

Voyageuse hors de son long cours fait des détours

Elle ne coule plus entre les quais, trop gourds

Car la seine, la seine qui aime, sème

Ses baisers au zouave d’Afrique triste

Fier, froid, figé dans ses vieilles fripes

Dans son dos les badauds surveillent

Sa tête altière dans l’éternelle veille

Puis, lassé du désordre, le parisien,

Quel drôle de pingouin

Ouvre son parapluie,

Retourne dans son lit.

La Seine, la seine,

Celle que j’aime ?

Fait de même.

Pont de l'alma
Le zouave et les pingouins

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