Oh! Paris! Paris, eau , eau, Paris, eau,
Pas de sacre du printemps sur notre frêle épaule
Entre le fleuve ancien et le fleuve nouveau
Ne brillent ni paix ni rencontres des pôles
Paris mon beau Paris a l’espoir sous l’eau
Ce n’est plus pour un rêve d’aurore
Déposé aux toits de palais engloutis
Qu’aujourd’hui on perd le nord
Mais pour de biens piètres industries
Oh! Paris! Paris, eau , eau, Paris, eau
Paris est un rêve qu’on fait à ses bords
Pas dans ses veines, où coule la seine
Et où passent les semaines et les peines
Laissées, lavées, dans l’oubli de l’eau qui dort
On voudrait parler d’orages, d’ouragans, de folie
D’un cœur qui s’écœure d’étranges lueurs
Mais voilà aujourd’hui, les toits de Paris
Sous la pluie ne suintent que l’ennui
Restent ceux qui demeurent
Quand tout est gris sous la longue pluie
Oh! Paris! Paris, eau , eau, Paris, eau,
La seine ne se la coule plus vraiment douce
Paris est mis au pas, au pas de course
Beaucoup de transports et plus de transport
L’intérêt général contre le cours de bourse
Conciliabules conciliations contorsions rétorsions
Manifestations mobilisations radicalisations
Actions contre actions ébullition transformations
Déresponsabilisation opposition accusations Inondations
Mais la Seine s’élance et s’en balance
Voilà qu’elle ouvre les bras et lance
L’ordre du désordre aux affluents
Qui se joignent aux débordements
Alerte, l’Yvette sort de son lit
Qui l’eût cru en crue cette souris
Sonnée, l’Essonne sous les eaux
Ne fait pas un beau tableau
Tourne tourne, la goutte d’eau
Ne fait plus un beau rondeau
Oh! Paris! Paris, eau , eau, Paris, eau,
Mais la seine, la seine, celle que j’aime,
Voyageuse hors de son long cours fait des détours
Elle ne coule plus entre les quais, trop gourds
Car la seine, la seine qui aime, sème
Ses baisers au zouave d’Afrique triste
Fier, froid, figé dans ses vieilles fripes
Dans son dos les badauds surveillent
Sa tête altière dans l’éternelle veille
Puis, lassé du désordre, le parisien,
Quel drôle de pingouin
Ouvre son parapluie,
Retourne dans son lit.
La Seine, la seine,
Celle que j’aime ?
Fait de même.